À l’origine

Ils partirent en masse vers l’Amérique dans le courant du XIXe et au début du XXe siècle. Basques, Béarnais, Bigourdans, Aveyronnais, Savoyards… allaient chercher une vie meilleure en Amérique. Ce fut le cas de Saturnina, sœur de la grand-mère maternelle de Maryse Esterle. La nouvelle À l’origine retrace son histoire depuis le pont du bateau du Giulio Cesare, arrivé à Buenos Aires en 1926. Saturnina se souvient… le départ d’Oloron-Sainte-Marie, le premier voyage en 1902, le travail, l’absence des siens et toujours, l’amour du pays…

En voici la fin :

« Accrochée au bastingage du Giulio Cesare, Saturnina entend la voix de sa patronne : Nina ! Le débarcadère est tout proche maintenant, elle distingue les chauffeurs des voitures venus chercher les passagers et une marée de chapeaux, sombres pour les hommes et clairs pour les femmes. Elle retrouve Buenos Aires sans déplaisir, l’Argentine est devenue son deuxième pays. Elle va revoir les femmes de chambre, les chauffeurs et Anselmo, qui gouverne toujours les domestiques de la maison Baldiano à soixante-dix ans passés. Son nouveau monde à elle en quelque sorte.
L’émigration c’est ça : on quitte ceux qu’on aime pour en connaître d’autres qui ne comblent pas le vide, et quand on retrouve les premiers, ce sont les seconds qui manquent. On n’a jamais tous ceux qu’on aime à proximité, il manque toujours quelqu’un d’essentiel, on laisse un peu de soi ailleurs, on est d’ici et de là-bas.
Au milieu des ballots, des malles débarquées, des appels des cochers et des chauffeurs, de la marée de chapeaux qui attendent les passagers, Saturnina s’en fait la promesse : elle retournera à Oloron, elle marchera à nouveau sur le pont Sainte-Marie ! »

Cette nouvelle a été primée dans le cadre d’un concours organisé par l’association Bearn Argentina, à Pau et publiée dans un recueil, « Nouvelles du Rio de la Plata », en 2017, p. 13-19.

On peut en lire un extrait et écouter sa lecture par Jean-Luc Debattice, comédien, sur le site de Maryse Esterle :
À l’origine, extrait
À l’origine, lecture

Pour une historie de l’émigration, on peut se reporter sur ce site au chapitre qui lui est consacré dans la page Histoire :
Mon oncle d’Amérique

Merci Maryse !