La Vicomté de Béarn

Synthèse réalisée par Aurore Guilhamet

En 843, le traité de Verdun inclut le Béarn dans les frontières du royaume de France.

Centulle Ier devient le premier souverain du Béarn. La dynastie des Centulle donne au Béarn son blason.

Blason décrit ainsi : « D’or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d’azur, passant l’une sur l’autre ». Il existe deux hypothèses au blason béarnais. La première dit qu’il serait une représentation de la Blonde d’Aquitaine. La seconde que les vaches apparaîtraient en mémoire des « Vaccéens » soumis aux Romains au Ier siècle av. J.-C.

Les Centulle sont très pieux et développent prioritairement les lieux de culte. Ils sont également extrêmement belliqueux et ne cessent leurs guerres contre leurs voisins directs. Pour asseoir leur « royaume », ils jonglent entre conquêtes militaires et mariages arrangés. Le Béarn s’agrandit avec la Vicomté d’Oloron, les vallées d’Ossau, d’Aspe et de Barétous, du pays d’Orthe et de Salies-de-Béarn.

1070 : les ducs d’Aquitaine affranchissent le vasselage du Béarn, qui devient libre et indépendant. Les vicomtes deviennent des princes souverains. et peuvent maintenant frapper leur propre monnaie.

Seigneurie-béarn-les-centulle – monnaiedantan.com

En 1095, Gaston IV Centulle, dit le Croisé Béarnais, part en croisade en Palestine, sous la bannière de Raimond St-Gilles, comte de Toulouse. Lors du siège de Jérusalem, en 1099, la légende veut que Gaston IV soit le premier chrétien à entrer dans l’enceinte de la cité du Christ. En plus d’être un combattant renommé, Gaston IV est un inventeur de génie. Pour la guerre, il inventait et créait de nouvelles machines de guerre.

À son retour en Béarn, Gaston IV se voue à son pays. Il fait construire des édifices religieux et militaires, des hôpitaux et met en place le réseau des Chemins de Compostelle. Et surtout, il édicte des lois : les Fors de Morlaàs (ensemble de textes de loi). Oloron avait déjà mis en place le premier For, en 1080. Gaston l’étend à la capitale, Morlàas. Ils donneront plus tard naissance aux Fors de Béarn (héritage des Fueros ibériques). Des conseils, composés de jurats élus par les habitants, sont créés. Le pouvoir du vicomte est assez limité dans le domaine de la justice.

Marie de Béarn et Alfonso II, roi d’Aragon – Wikipedia

Après la dynastie des Centulle, vint sur une période très courte, la dynastie des Gabaret. C’est pendant ce « règne » qu’Aliénor d’Aquitaine, duchesse d’Aquitaine, épouse Henri Plantagenêt, futur Henri II d’Angleterre (1152). Le Béarn décide alors de rejoindre le roi d’Aragon. Il sera sous sa protection et son vassal pendant environ un siècle.

Marie de Béarn, seule descendante Gabaret après la mort de son père et de son frère, fut très brièvement vicomtesse de Béarn (en Béarn, une femme peut quasiment prétendre au trône autant qu’un homme). Le roi d’Aragon voulut la marier à Guillaume de Moncade, prince catalan. Les notables béarnais, en désaccord, la marièrent deux fois, avec un vicomte de Bigorre, puis d’Auvergne. Mais les deux nouveaux vicomtes, chacun leur tour, furent exécutés par ces mêmes notables, fâchés de voir qu’ils ne respectaient pas les Fors béarnais.

Vieux pont d’Orthez-Pinterest

Le fils de Marie de Béarn, Gaston VI, ouvre la dynastie des Moncade. C’est lui qui généralise les Fors à l’ensemble du Béarn. Avec l’arrivée du Catharisme, le roi de France, appuyé par le Pape Innocent III, tente de conquérir le comté de Toulouse. Raison officielle : repousser la religion cathare. Gaston VI, fidèle au roi d’Aragon, désobéit à l’ordre du pape de laisser les croisés massacrer les Cathares (1211). Il est excommunié pour « alliance avec les Albigeois ». Trois ans plus tard, l’Église le réhabilite. En échange, Gaston VI Moncade cède aux évêques d’Oloron la seigneurie de Sainte-Marie et de Saint-Pé.

Son frère, Guillaume-Raymond, met en place la « Cour Majour de Béarn », une cour de justice composée de 12 jurats. Peu à peu, les jurats gagnent les titres de baron, de juge ou de baron-jugeur. Ils forment la noblesse béarnaise.

Gaston VII, dit le Grand ou Froissard, rompt les liens avec les rois d’Aragon et hérite de la Bigorre. C’est avec lui qu’Ortès (actuelle Orthez) devient la capitale du Béarn. En 1242, il y construit un pont fortifié, une tour de guet et un château, notamment grâce à l’argent du roi d’Angleterre. La Tour Moncade lui doit d’ailleurs son nom. Durant son long règne (1229-1290), Gaston VII fortifie le royaume béarnais, notamment pour le protéger des Anglais. Il fait construire de nombreuses forteresses et bastides, comme à Bellocq ou Sauveterre-de-Béarn.

Les relations avec l’Angleterre ne cessent d’être un jeu de va-et-vient. Les Anglais, avec le roi Henry, tentent d’asseoir leur autorité sur le Béarn, ce que Gaston accepte dans un premier temps. Très vite, il se rétracte et entre en conflit avec les Anglais. Contraint de s’exiler chez Alphonse X de Castille, il revient plus tard en Béarn avec la promesse d’accepter les Anglais sur son territoire. Promesse non tenue qui lui vaut d’être emprisonné par Edward Ier, fils d’Henry. Il sera ensuite à nouveau libéré, à nouveau jeté en prison, et finira finalement enfermé à Londres, dans la prison de Winchester. L’Angleterre profite de cette faiblesse du Béarn pour l’annexer. Gaston VII reviendra tout de même en Béarn et mourra en fidèle vassal de l’Angleterre, en 1290.

Gaston VII n’avait pas de descendant mâle, mais une fille, mariée à Gaston Ier de Foix. Le Béarn passe sous l’emprise des comtes de Foix, dont le plus fameux est Gaston Fébus.

Sources

  • Garet Émile, Histoire du Béarn en deux conférences, depuis les origines jusqu’à 1789, Pau, imprimerie – stéréotypie Garet, 1911 Émile Garet, Histoire du Béarn
  • Tucoo-Chala Pierre, Petite Histoire du Béarn, du Moyen-Âge au XXe siècle, Cressé, Princi Negue Editour, 2000

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